Afin de rappeler les 24 heures d’une journée, j’ai sélectionné 15 images ; 6 heures sont laissées à l’obscurité de la nuit. Les images présentées évoquent les temps du jour, où l’identité se donne à voir, quel que soit l’intimité ou le masque que l’autre en saisit. J’ai volontairement mis de côté la nuit, pour marquer une frontière entre l’intime et le secret. C’est aussi pour moi une façon de rappeler que derrière le jour, une intimité impalpable reste souvent obscure – même à soi. Les images sélectionnées évoquent également le passage à l’âge adulte et les vies qui s’y superposent, depuis ma sortie de l’école (en l’occurrence, les Beaux-Arts de Paris) jusqu’à ma vie de femme, mère et artiste. Les titres donnés au scène sont tirés du vocabulaire de la photographie ; ils voudraient ainsi rappeler la distance de l’appareil et d’un certain jeu à vivre.

Beaucoup de ces photographies ont été prélevées depuis mon projet FROM TO, où il s’est agi d’entretenir pendant 10 ans, de 2013 à 2023, une correspondance photographique à l’argentique avec une artiste américaine, autour de fragments d’intimités.