Par hasard un chien, 14,8 x 21cm, 64p., couleur, papier Nevertear, 2022

 

 

Ma méthode de travail consiste à rester alerte pour capturer des photographies de chiens au hasard des rues, au détour d'une promenade. Chaque rencontre est une opportunité́ pour documenter une scène de la vie quotidienne et saisir la relation entre l'homme et l'animal sous toutes ses facettes. J’en explore la dimension documentaire et esthétique avec des éléments à la fois humoristiques et authentiques qui se cachent dans ces interactions spontanées. Prises dans le flux de la vie, ces images n’en sont pas moins réalisées dans un souci de la composition et du cadrage et inspirées par toute une riche iconographie issue de l’histoire de l’art, de Bonheur à Courbet en passant par Velasquez et Wegman. 

 

 

Je suis émerveillée par la variété́ infinie des expressions et des comportements que les chiens peuvent afficher. Les frémissements d'excitation, les regards attentifs, les attitudes patientes, et les moments de pure curiosité́ sont autant d’instants captivants que je m'efforce de figer à travers l’objectif. Chaque chien est un protagoniste silencieux, porteur d'une histoire unique qui se déploie à travers ses mouvements, ses regards et ses attitudes. 

Ce qui anime ma démarche est aussi une certaine fascination pour cette relation si étroite et si proche avec un être vivant qui partage toute notre intimité même la plus secrète. Je pense à ce texte, drôle et tendre, de Jacques Derrida qui se retrouve « devant le regard insistant de l'animal, un regard bienveillant ou sans pitié, étonné ou reconnaissant. » Quand je prends ces photographies, je suis moi-même regardée par ce chien et il semble comme me poser des questions. Je crois que ces photographies, derrière leur bonhommie et leur spontanéité, ramènent le spectateur à lui-même face à ce « regard de voyant, de visionnaire ou d'aveugle extra-lucide » comme le dit encore Derrida. Chaque photographie est une fenêtre ouverte sur une histoire sans mots où les expressions canines deviennent un langage visuel. Êtres sans paroles, ils sont déjà photographiques et ouverts à une interprétation infinie : ils interrogent notre rapport au monde.

 

Cette série « Par hasard un chien » est au cœur de mes recherches plastiques et esthétiques puisqu’elles interrogent le rapport triangulaire entre l’intimité, le statut véhiculé par ces chiens et le regard social qu’ils renvoient.

 

 

Mélanie Feuvrier

Flocon, rue Pache, dimension variables, 2021

Rosa, rue de Charonne, dimension variables, 2022

Numa, rue Mozart, dimension variables, 2023

Diva, rue des Pyrénées, dimension variables, 2022

Uto, rue de la Chouette, dimension variables, 2021

Belle, rue de la Réunion, dimensions variables, 2020

En 2015, c'est avec une passion pour la photographie et une curiosité́ infinie envers nos amis canins que j'ai lancé mon projet « Par hasard un chien » sur Instagram.

Depuis, cette aventure a donné́ naissance à une collection grandissante de plus de neuf cents photographies, chacune représentant un moment unique. Le projet a évolué et s’est resserré, je l’ai présenté en partie dans plusieurs expositions et un livre d’artiste.

Ma méthode de travail consiste à rester alerte pour capturer des photographies de chiens au hasard des rues, au détour d'une promenade. Chaque rencontre est une opportunité́ pour documenter une scène de la vie quotidienne et saisir la relation entre l'homme et l'animal sous toutes ses facettes. J’en explore la dimension documentaire et esthétique avec des éléments à la fois humoristiques et authentiques qui se cachent dans ces interactions spontanées. Prises dans le flux de la vie, ces images n’en sont pas moins réalisées dans un souci de la composition et du cadrage et inspirées par toute une riche iconographie issue de l’histoire de l’art, de Bonheur à Courbet en passant par Velasquez et Wegman. 

 

Je suis émerveillée par la variété́ infinie des expressions et des comportements que les chiens peuvent afficher. Les frémissements d'excitation, les regards attentifs, les attitudes patientes, et les moments de pure curiosité́ sont autant d’instants captivants que je m'efforce de figer à travers l’objectif. Chaque chien est un protagoniste silencieux, porteur d'une histoire unique qui se déploie à travers ses mouvements, ses regards et ses attitudes. 

Ce qui anime ma démarche est aussi une certaine fascination pour cette relation si étroite et si proche avec un être vivant qui partage toute notre intimité même la plus secrète. Je pense à ce texte, drôle et tendre, de Jacques Derrida qui se retrouve « devant le regard insistant de l'animal, un regard bienveillant ou sans pitié, étonné ou reconnaissant. » Quand je prends ces photographies, je suis moi-même regardée par ce chien et il semble comme me poser des questions. Je crois que ces photographies, derrière leur bonhommie et leur spontanéité, ramènent le spectateur à lui-même face à ce « regard de voyant, de visionnaire ou d'aveugle extra-lucide » comme le dit encore Derrida. Chaque photographie est une fenêtre ouverte sur une histoire sans mots où les expressions canines deviennent un langage visuel. Êtres sans paroles, ils sont déjà photographiques et ouverts à une interprétation infinie : ils interrogent notre rapport au monde.

 

Cette série « Par hasard un chien » est au cœur de mes recherches plastiques et esthétiques puisqu’elles interrogent le rapport triangulaire entre l’intimité, le statut véhiculé par ces chiens et le regard social qu’ils renvoient.

Mélanie Feuvrier